3D Monster Maze (ZX81, 1981)

Vous êtes enfermé dans un labyrinthe, des bruits de pas se font entendre. Lourds, ceux ci semblent proche, résonnants sur les murs étriqués du dédale. Vous savez qu’il n’y a pas d’échappatoire, il va vous attraper, ce n’est qu’une question de temps. Votre seule option? Survivre le plus longtemps possible, peut-être, pour trouver une solution. Peut-être…

Mais le monstre est là. Il n’y a plus de temps pour s’échapper. Toutes ses capacités primales sont aux affuts pour vous dévorer. Vous ne savez même pas pourquoi le destin vous réserve une fin si terrible. De sa gueule prédatrice, semble s’échapper un rictus que vous savez inconcevable venant d’une créature à peine dotée de conscience. Il s’approche de vous, et vous voyez, là où n’était auparavant qu’un voile ombreux, ses yeux gorgés de sang. D’un seul mouvement, de mâchoire, votre vue s’obscurcit.

Dans un dernier sursaut de vie, une voix s’immisce dans votre esprit : continuer, pour toujours, à être chassé par la créature, ou une chance infime de vous enfuir définitivement. Pour cela, vous devez crier « STOP »! Un grand silence. Le monstre disparait. L’écran s’éteint. Votre pari a été gagnant, vous avez atteint la seule victoire possible : que le hasard permette à la cassette de faire redémarrer votre ordinateur, purgé de tout dinosaure tueur.

En effet, dans 3D Monster Maze, on est poursuivi par un T Rex et le but est d’accumuler le plus de points avant de se faire dévorer. Une fois mort, deux options s’offrent à nous : soit appuyer sur la touche CONT, et démarrer une nouvelle partie, soit appuyer sur la touche STOP, qui permet de faire un « appel » qui lancera une commande décidant aléatoirement ou non si l’ordinateur s’éteindra. Ainsi, si c’est un succès, une ligne de code se lance et provoque l’extinction de la machine. Au delà de cet aspect révolutionnaire pour l’époque, c’est aussi le premier jumpscare dans un jeu vidéo (bien qu’un peu sage au vu de ses contemporains), un des premiers jeux d’horreur pure, et peut-être le premier jeu de survie. L’ambiance malsaine est toujours efficace, le minimalisme des premiers ordinateurs assurant un aspect informe au dinosaure, presque fantomatique, soutenu par le silence total de l’expérience. En allant un peu plus loin dans l’analyse, on peut même penser qu’en l’absence de détails sur un quelconque protagoniste, ce n’est pas un personnage mais le joueur lui même, via son écran d’ordinateur, qui est poursuivi par le dinosaure.

A noter qu’il existe un remake sorti en 2002, en couleur.

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