Mortal Kombat (Trilogie 2D, 1992-1996)

Pour des infos sur la série et les autres épisodes, voir ici.

Dans cet article, je préfère parler des trois jeux de façon uniforme plutôt que faire un historique de la franchise, pour plus de fluidité dans les sujets. Plusieurs éléments se répondent et s’auto-référencent, notamment dans les personnages cachés.


Développé dès 1991, Mortal Kombat est originellement destiné a être un jeu adapté du film Universal Soldier avec Jean Claude Van Damme, avant que l’ami JCVD décide d’annuler sa participation. Ed Boon, créateur de la série, revient sur une idée qui lui trottait dans la tête, un jeu de combat d’arts martiaux basés sur les films de kung fu hong kongais, inspiré des proto jeux de combat comme Karate Champ. L’idée du personnage de JVCD est recyclée pour Johnny Cage, un action star vaniteux, ressemblant étrangement au personnage principal du film Bloodsport (faisant même le fameux grand écart caractéristique du belge). 20 ans plus tard, Jean Claude Van Damme prête ses traits et sa voix a Johnny Cage pour un skin, bouclant la boucle.


Une des particularité de Mortal Kombat, et peut-être la source de sa popularité, est la présence d’attaques ultra violentes permettant d’achever un adversaire vaincu, nommée « fatality ». Originellement réservées au boss de fin pour tuer le joueur en cas de défaite, elles ont été distribuées à chaque personnage, mais sans jamais révéler leur existence, et nécessitent une combinaison de touche spéciale qui n’est indiquée nulle part. Ainsi, les rumeurs d’attaques « ultra violentes » ont attisé la curiosité des populations de salle d’arcade, faisant exploser la popularité du jeu.

La fameuse fatality de Sub-Zero dans Mortal Kombat premier du nom.

En 1993 s’est tenu une audience menée par le sénateur Joe Lieberman ayant pour sujet la violence dans les jeux vidéos (voir Night Trap pour plus d’infos). Mortal Kombat (et par extension les jeux s’en inspirant) était le principal incriminé pour la supposée hausse de violence chez les jeunes, évidemment à cause de ses fameuses fatalities et de son ambiance malsaine animée par des acteurs digitaliés. Cette audience a mené a la création de l’ESRB, le système de notation par âge américain.

Pour se moquer de la censure et des débats sur la violence dans les médias, les « babalities » et les « friendship » ont été intégrés dans le deuxième jeu. Il s’agit respectivement de transformer le personnage adverse en bébé, et d’une manipulation contraire a la fatality qui fait jouer de façon enfantine les personnages au lieu de se massacrer. Par exemple, Kung Lao, lance son fameux chapeau pour qu’un chien le rattrape, Liu Kang fait le dragon du logo en ombres chinoises ou Raiden fait apparaître une version enfant de lui même.

Liu Kang dans Ultimate Mortal Kombat 3 peut faire tomber la borne de Mortal Kombat 1 sur l’adversaire durant une de ses fatality.

Dans la version Megadrive du second jeu jeu, une des Fatality de Raiden permet de faire apparaître un certain Fergus McGovern, un des développeurs du portage. Cela s’appelle la « Fergality ».


Dans Mortal Kombat premier du nom, on peut combattre Reptile, un personnage secret atteignable en réunissant des indices disséminés aléatoirement par Reptile lui même entre les combats. Il n’a pas de gameplay unique (c’est un mélange de Scorpion (jaune) et Sub-Zero (bleu) avec une vitesse accrue, d’où la couleur verte) mais son côté « caché » sera exploité dans sa liste de coups par la suite, une de ses aptitudes phares étant l’invisibilité.

Reptile (en haut à droite) est jouable dès le second épisode, dû a sa popularité.

Il aura droit a son propre combat dans le film Mortal Kombat de 1995, où il est aussi considéré comme un combattant secret.

Cette manipulation reviendra dans Mortal Kombat 9, qui est essentiellement un remake de la trilogie 2D.

Dans les options de la borne MK1, « Ermacs » est écrit, laissant croire au joueur qu’un second personnage secret nommé Ermac était également déblocable. Il s’agit en vérité d’une contraction de « Error Macro », une donnée pour le débogage de la borne. Le fait que le nom soit placé sous le taux d’apparitions de Reptile accentue la confusion.

Une blague dans le magazine EMG d’octobre 1993 indique qu’il est possible de le combattre en donnant une manœuvre bidon, et qu’il s’agit d’un ninja rouge.

Les développeurs se sont donc amusés à cacher des référence à Ermac dans le second épisode : les personnages secrets peuvent parfois déclamer « Ermac who? » et lors de l’écran de fin du jeu il peut être écrit  » CEAMR ODSE NTO EXITS », un anagramme de « ERMAC DOES NOT EXIST ».

Il sera finalement intégré pour de bon dans Ultimate Mortal Kombat 3.

Notez le texte qui fait référence à la rumeur Error Macro du premier jeu.

Les personnages secrets sont d’ailleurs affrontables en respectant des indices donnés lors d’apparitions surprises, comme dit plus haut. Je met une petite vidéo ici pour tous les montrer, mais il faut quand même préciser que c’est très alambiqué et difficile, surtout quand il fallait mettre une pièce dans la machine a chaque tentative! ça va de combattre sans bloquer à tomber par hasard sur un certain niveau au bon moment. Et ça, c’est après avoir compris les indices !

Un autre personnage secret fait son apparition, sans conditions tordues pour le rencontrer, appelé Noob Saibot (il faut juste faire un nombre de combats donné dans le mode versus). Ce nom est l’inversion des noms de deux des créateurs du jeu, John Tobias et Ed Boon. Il est simplement une version obscurcie des ninjas, ce qui justifiera ses pouvoirs utilisant les ombres.

Enfin, le dernier personnage « gag » est un ninja violet appelé Rain, un ancien prince déchu. Je vous laisse deviner la référence. Il apparait dans la vidéo d’introduction d’Ultimate Mortal Kombat 3 sans aucune présentations, histoire de créer un nouveau mystère et faire chercher les fans en vain une astuce pour l’affronter (et ramener des pièces bonus en chemin). Il sera ensuite jouable dans les portages console.

Dans Ultimate Mortal Kombat 3, Jade, Smoke (en robot) et Ermac sont devenus jouables.
Dans la version console (ici Megadrive), on rajoute Noob Saibot et Rain.


Quand le joueur fait un uppercut en se relevant particulièrement efficace, le sound designer du jeu, Dan Forden, apparaît aléatoirement en bas de l’écran en chantant d’une voix aiguë ‘Toatsy ! ». Il reviendra dans plusieurs épisodes suivants.

Le boss final, Shaoh Kahn, est aussi le commentateur (c’est lui qui déclame « tel personnage wins » ou qui dit « FATALITY »). Quand on perds contre lui, il dit « I win ! ».


Dans le niveau ‘Jade’s Desert » d’Ultimate Mortal Kombat 3, le robot Cyrax peut être vu en arrière plan, piégé dans le sable.

…Même si on joue avec lui.

C’est une référence à sa fin dans Mortal Kombat 3.

Tout comme Reptile, l’easter egg revient dans Mortal Kombat 9.


Daniel Pesina, l’artiste martial jouant le personnage de Johnny Cage, est apparu en costume dans une pub pour Bloodstorm, un clone de Mortal Kombat assez mal reçu sorti en 1995. Johnny Cage ne revenant pas sous forme digitalisée après le second épisode, les fans pensèrent qu’il avait été viré pour avoir fait la promotion d’un concurrent, mais il a été en réalité remplacé pour un conflit au niveau du droits à l’image des versions console.

Petit bonus, vu que j’en parlerais surement jamais autre part : Joe Lieberman est jouable dans Bloodstorm ! Pour se moquer de lui, le sénateur est donc un « personnage » secret en activant le mode big head, évidemment sans son accord. Pour l’info, vu que j’ai eu du mal à trouver comment faire, il faut sélectionner Hellhound et dans les quelques instants où on doit sélectionner l’arme faire sept fois gauche puis le bouton garde.

Les images de cet articles sont tirées de diverses sources car je n’ait pas la préhension nécessaire pour rencontrer tous ces personnages secrets par moi même. Voir ici pour ceux que ça intéresse.

Une réflexion sur “Mortal Kombat (Trilogie 2D, 1992-1996)

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