MTV’s Beavis and Butt-Head : The Game (Multi-Supports, 1994)

Beavis and Butt-Head est une série d’animation sortie initialement entre 1993 et 1997, connue pour son humour irrévérencieux a l’origine de nombreuses polémiques. Mettant en scène deux adolescents stupides, censés représenter les clichés de la jeunesse américaine soit disant débilisée dès la fin des années 80, qui passent leur temps de cerveau disponible devant la TV a regarder des clips de musique violente sur MTV, chaine qui diffuse la série.

Butt-Head a gauche, Beavis a droite.

Comme on peut le deviner, Beavis et Butt-Head sont irresponsables, stupides, irrespectueux, cancres, incultes. Ils rient a la simple évocation du mot pénis, sont attirés par l’extrême violence (surtout quand elle est gratuite), sont obsédés par leur futur dépucelage (qui n’arrivera jamais), cassent et détruisent par ennui ce qu’il y a autour d’eux… La série utilise des clichés de jeunes avec les pires défauts possibles, correspondants exactement a l’image du branleur scotché a son écran, pour délivrer une œuvre satirique sur les travers de la société américaine et ses contradictions. Certains des premiers épisodes sont censurés ou retirés de l’antenne car jugés dangereux pour la jeunesse (notamment un qui met en scène le penchant pyromane de Beavis). Pour répondre a cette polémique, a été diffusé un épisode où Butt-Head essaie d’électrocuter Beavis après avoir vu un documentaire sur Benjamin Franklin.

Le seul contenu que j’ai trouvé en français sur youtube, la bande annonce du film. Ça donne une petite idée du propos.
Une vidéo qui résume très bien la série. Allez lui mettre un like en passant.

Le programme est autant connu, initialement, pour ses musiques, via les clips que le duo commente, que pour son contenu animé. Beavis & Butthead référencent par exemple souvent la musique « Breaking The Law » de Judas Priest quand ils commettent un acte répréhensible.

Un des artistes ayant le plus profité de cette exposition est Gwar, groupe de métal humoristique devenu l’artiste favori de notre duo animé. Ils apparaissent plusieurs fois dans la série via leurs clips.

Groupe culte des années 90, Gwar sont connus, comme pour Beavis & Butt-Head, pour leur esprit provocateur exacerbé par la contre culture de cette décennie. Grimés en monstres barbariques extraterrestres récupérés par un producteur véreux pour servir de bêtes de foire, le groupe est réputé autant pour sa musique que pour ses performances théâtrales à base d’effets gores, de sacrifices humains et de fluides corporels divers. Leur univers est développé dans plusieurs films et comics qui servent à lier les différents albums. Ils sont toujours actifs, malgré la mort du chanteur et mascotte du groupe, Oderus Urungus, en 2013, et un documentaire « This is Gwar » sorti en 2021 retrace l’histoire de la troupe.

Oderus Urungus est connu pour sun « Cuttlefish of Chtulhu » qui n’est pas du tout un pénis, non non.

Le premier film de Gwar, Phallus in Wonderland, a été nommé aux Grammy.

Et en bonus, une séquence animée où apparait Weird Al.

Il est donc judicieux que, lorsque qu’un jeu basé sur la série a été conçu, le groupe soit le sujet de la quête principale, étant très raccord via sa réputation sulfureuse avec la série animée dont il est sujet ici. Je mettrais ici les musiques de la version SNES, celles de la version Megadrive sont comme se faire percer les oreilles par une fraise de dentiste. Pour être exhaustif, il existe également une version Game Gear complétement différente qui n’a plus les référence a Gwar, donc je n’en parlerais pas.

Les deux version débutent sur le générique de la série :

La version SNES.
La version Megadrive.

Dans la version SNES, un concert de Gwar est prévu et nos joyeux lurons, n’ayant pas d’argent, se décident à s’y rendre de force en traversant la ville. C’est un jeu d’action/plateforme classique de l’époque très fidèle a la série visuellement.

Le dernier niveau est une infiltration du concert, avec comme récompense une apparition de membres du groupe et la musique « Jack The World » en version 16 bits.

La version Megadrive est plus ou moins identique au niveau de l’intrigue, mais ils doivent cette fois récupérer les morceaux de leurs tickets qui ont été mangés par un chien, vomis, et passé dessus par une tondeuse a gazon. Cette version est beaucoup plus fidèle a la série, étant une adaptation de plusieurs épisodes qui pourront ainsi servir de solution pour les énigmes. Malheureusement, ceux ci font partie des épisodes censurés dont j’ai parlé plus haut, ce qui rend le jeu plus difficile que souhaité.

Une fin secrète permet de passer l’entrée du public et d’aller voir Gwar directement sur scène en passant par les backstage (ce qui rend un peu inutile toute la quête initiale, mais bon). Il y a également la musique « Jack the Word » en version plus… Perçante.

Pour citer le meilleur jeu tiré de la license, Gwar apparaissent également, via la séquence du clip commentée, dans le point’n click « Beavis & Butthead in Virtual Stupidity ».

Pour revenir sur la série animée, elle a donc été arrêtée en 1997, officiellement. Depuis, il y a eu deux films, deux reboot (dont un en cours au moment ou j’écris ces lignes). Le créateur de la série, Mike Judge, a crée une autre série animée, King of the Hill et tourné les films Office Space ainsi qu’Idiocracy. Un personnage secondaire, Daria, est devenu de son côté l’héroïne de la série culte du même nom. Malgré les polémiques plus ou moins fondées qui ont entachée la diffusion originelle de la série, elle reste tout aussi culte qu’au premier jour.

Assez difficile a trouver légalement ou même illégalement en intégralité (et encore moins en français où seule une horrible et incomplète VF d’époque existe), la seule alternative viable est de chercher une édition fanmade nomée « Beavis & Butt-Head King Turd Collection » qui est la seule a inclure les séquences musicales malheureusement coupée dans les éditions DVD pour des questions de droits. Elle est disponible uniquement sur des sites pas très légaux, je vous laisse chercher par vous même.

Un extrait de la nouvelle série.

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